EPAISSE FUMEE NOIRE SUR GRAND-LEEZ ( 19 MARS 2004 )

Un incendie spectaculaire de pneus s'est déclaré hier, en début d'après-midi, à la décharge des Sept Voleurs, à Grand-Leez. Bonjour la fumée...

 

"J'étais occupé à découper au chalumeau un bus quand le feu s'est communiqué aux pneus. Heureusement, je me suis retourné, sinon j'étais encerclé". Pour Christian Humblet, ferrailleur de son état, le feu qui s'est déclaré hier, en début d'après-midi, serait d'origine accidentelle.

Toujous est-il que les flammes ont rapidement trouvé à s'alimenter dans un stock assez impressionnant de pneus, entassés sur une épaisseur de 5m, sur une superficie de 100m sur 20.

"Quand nous avons été alertés, à 14h06, la fumée était déjà visible depuis Gembloux", dira l'adjudant Henriet. On pouvait aussi apercevoir les volutes de fumée noire depuis les dessus  de Namur et même depuis Sombreffe. Une fumée âcre, noire, issue de la combustion de pneus.

Immédiatement, une douzaine d'hommes ont pris la direction de Grand-Leez, avec plusieurs citernes et deux auto-pompes. 

Le sinistre s'est déclaré dans une décharge immonde, située en pleine campagne et qui fut autrefois une ancienne sablière. Sur plusieurs hectares, s'entassent des carcasses de voitures, de bus, de caravanes, ainsi que des milliers de pneus.

Des renforts

L'incendie, attisé par un vent violent, a rapidement pris beaucoup d'ampleur, ce qui a incité les sapeurs gembloutois à faire appel à leurs collègues d'Eghezée et Sambreville. Rapidement, une noria de camions-citernes a été mise en place, au départ de Lonzée et Grand-Leez. Mais comme cela ne suffisait pas encore, il a été demandé à la protection civile d'intervenir, avec des citernes et de la mousse, pour tenter d'étouffer le feu.

Dans un premier temps, les pompiers se sont efforcés d'empêcher que le sinistre ne s'étende à toute la décharge. "Un travail ardu, résumait le commandant ff des pompiers. Parfois, le feu peut se propager sous la terre. Et l'on a beau arroser, cela ne change rien".

Au bout d'une heure, le sinistre semblait enfin perdre de sa force, mais il reprendra vigueur en soirée. Les pompiers s'attendaient à devoir rester toute la nuit dans la boue et les déchets.

Le bourgmestre Gérard Bouffioux s'est rendu sur place, bientôt rejoint par les échevins Bauvin et Van Poelvoorde. "Les fumées ne sont heureusement pas toxiques et le vent assure leur dilution, a expliqué le bourgmestre. Mais comme les fumées se dirigent vers Grand-Leez, nous avons quand même demandé à la population de laisser portes et fenêtres fermées".

Le chef de zone Claude Bottamedi est lui aussi descendu sur place. Plusieurs équipes de police ont été réquisitionnées pour permettre la circulation des camions de pompiers sur des routes particulièrement étroites.

L'incendie n'a pas fait de victime et le préjudice matériel est forcément limité. Mais l'incendie laissera un goût amer aux habitants de Grand-Leez, qui se sont couchés avec cette odeur désagréable de pneu brûlé.

Expulsion

La décharge des Sept Voleurs à Grand-Leez a déjà fait couler beaucoup d'encre. Dans les années 80, le bourgmestre Marchal avait autorisé une famille de ferrailleurs, expulsée de Sauvenière, à s'y installer provisoirement. Malheureusement, le provisoire a vite pris un caractère définitif.

Depuis le milieu des années 90, la ville de Gembloux aimerait assainir cette ancienne sablière, propriété communale. Mais pour que le site puisse être réhabilité en profondeur, il faut au préalable que les déchets en surface soient évacués. C'est là que le bat blesse. Des épaves de voitures ont été concassées puis évacuées, des déchets qui jonchaient les propriétés voisines ont disparu, mais le site est loin d'être assaini.

La ville a introduit une action en justice en vue d'obtenir l'explusion de l'exploitant de cette décharge illégale mais l'affaire est toujours pendante devant les tribunaux.

 

Source : Vers l'Avenir ( 20/03/04 )

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